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Charlotte de La Baume | Et si on commençait par comprendre ce que l'on consomme ?

Savoir ce que l’on consomme au-delà de ce que le marketing nous dit, c’est quand même une bonne idée, non ? Surtout quand on sait que l’alimentation est l’un des leviers les plus puissants pour réduire notre impact environnemental et prolonger notre durée de vie.


Charlotte s’est intéressée à ces sujets quand elle étudiait à l’EHL. Elle s’est rendue compte que son école importait des produits du monde entier, sans jamais vraiment mesurer l’impact environnemental de ce qu’elle consommait. C’est comme ça qu’elle a eu une idée un peu particulière : créer un indicateur environnemental pour mesurer l’impact d’un produit alimentaire, selon plusieurs critères bien concrets :


  • L’origine des matières premières

  • Le mode de production (bio ou conventionnel)

  • La saisonnalité

  • Le transport

  • L’impact CO2 et la consommation d’eau

  • Le degré de transformation du produit


De là, est née Beelong, une entreprise qui propose aujourd’hui à des centaines d’établissements des outils très précis pour aider les acteurs et actrices de la restauration – des cantines d’entreprises aux hôpitaux en passant par les écoles et les hôtels – à comprendre et améliorer leur impact alimentaire.


Charlotte, c’est pas juste une fondatrice engagée. C’est une femme qui porte tout ça avec un mélange de lucidité et de douceur. 


Avec Beelong, elle a choisi de travailler sur les 30% des repas qui sont servis hors domicile, les fameuses cantines, les selfs, les resto collectifs. Elle accompagne les équipes de cuisine pour faire un vrai diagnostic, évaluer produit par produit ce qu’elles achètent, pour leur proposer des alternatives concrètes pour s’améliorer. Pas juste en mode “bio pour bio”, mais en prenant en compte la réalité du terrain, les budgets, les envies.


Elle travaille aussi avec l’industrie agroalimentaire. Par exemple avec la Coop, pour afficher l’impact environnemental directement sur des milliers de produits de marque. Et ça, c’est pas rien. Derrière l’étiquette, il y a une vraie réflexion qui pousse certains distributeurs à repenser leurs gammes. Certaines espèces de poissons ont même été retirées des rayons.


Ils ont également accompagné l’EPFL à revoir l’intégralité de son approvisionnement alimentaire. Un vrai chantier quand on sait combien de repas sont servis chaque jour sur le campus ! L’idée ? Analyser en détail chaque produit utilisé, en évaluant son impact environnemental – de l’origine à la méthode de production, en passant par les transports, la saisonnalité ou encore le degré de transformation. Grâce à ce diagnostic précis, l’EPFL a pu faire des choix plus durables, cohérents avec ses engagements environnementaux. Et surtout, offrir aux étudiant·e·s une alimentation plus responsable, sans sacrifier la qualité ni le goût.


Mais ce que j’aime chez Charlotte, c’est que son engagement ne s’arrête pas là. Elle a été conseillère communale, elle a co-présidé une association sur la transition alimentaire. 


Sa définition de la durabilité : 


Je pense que la durabilité, de manière très théorique… c’est d’avoir des modes de vie pour les populations humaines qui nous permettent de subvenir à nos besoins primaires, dans les limites planétaires. C’est-à-dire, sans empiéter sur le développement de la faune, de la flore… Et on pourrait ajouter aussi la dimension sociale et éthique, dans le respect du développement. 

Trois questions de société qu’elle se pose : 


 1. Comment réduire l’écart entre discours et action sur le climat ? 


Charlotte pointe le paradoxe entre les objectifs climatiques que l’on affiche (comme la réduction des émissions de CO2 ou la préservation de la biodiversité) et les décisions politiques ou économiques qui vont dans l’autre sens. Elle regrette qu’on dise vouloir changer, sans se donner les moyens d’agir concrètement.


On continue de soutenir principalement des systèmes alimentaires conventionnels, alors qu’on sait qu’ils ne sont pas durables.

 2. Trouverons-nous réellement un partage équitable de la charge mentale entre mère et père ? 


Depuis qu’elle est devenue mère, Charlotte ressent encore plus fortement le poids de la charge mentale. Elle souligne le manque de structures, d’aménagements et de reconnaissance pour permettre aux femmes d’allier sereinement engagement professionnel et vie familiale.


On est encore dans une société qui attend beaucoup des femmes, mais sans vraiment les soutenir.

3. Quelle est la place du travail chez les jeunes générations ? 


Elle observe une mutation du rapport au travail : plus de recherche de sens, mais aussi une tendance à l’instantané, au confort, au « je zappe dès que ça devient difficile ».

Elle s’interroge :


Comment adapter nos modèles à cette quête de sens sans tomber dans l’éphémère ou le jetable ?

Un dernier mot pour la fin :  


Je ne prétends pas sauver le monde, je veux pouvoir regarder ma vie avec fierté et me dire que j’aurai semé quelques graines.

l'alimentation dans les cantines


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